448              MEMOIRES DB PiERRE DE L'ESTOILE.
Siege; Pour la treve, qu'on en parlera après avoir été satisfaits sur les deux premiers points.
A cela M. l'archevêque de Rourges a repliqué : i ° qu'ils leur donnoient asseurance que le Roy veut rentrer Sincè­rement dans le sein de l'Eglise, et se convertir : ce qu'il feroit bientôt et si solemnellement, que toute la chrétienté connoîtroit son zéle et sa sincérité, en ayant déjà des preuves connues à tout le royaume. Que rien ne les empêche de traiter de la paix avec eux, qui etoient ca­tholiques et députés des princes catholiques, qui vou­loient au plutôt donner le repos à la France ; et que cependant le Roy étant instruit se feroit absoudre ad Juturam cautelam, iroit à la messe, et deputeroit un ambassadeur au Pape, pour demander sa bénédiction, et lui rendre l'obéissance accoutumée. Que quoique la treve fût fort préjudiciable au Roy, ils l'avoient néanmoins presentée pour faciliter la paix, et pour le soulagement du peuple; qu'au demeurant ils les en laissent les maîtres; et ont protesté et requis que tout ce qui a été traité jusques à présent fût mis par écrit, afin qu'on reconnût leurs intentions pour le repos du royaume.-
Sur ces répliques on est entré en longues disputes les uns contre les autres avec tant de zéle, qu'on a crû tout rompu, lorsque revenus à eux mêmes, et ayant considéré qu'une si bonne œuvre heureusement commencée alloit s'évanouir, il a été conclu d'en par­ler aux chefs de part et d'autre, et de se rassembler vendredy prochain, et continuer la treve pour les trois festes de la Pentecôte ; et qu'il seroit permis à un des députés des Etats d'écrire à son nom ce qui s'est passé dans cette conference.
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